A la découverte d’Albano Olivetti


Classé 388ème la semaine passée, il grappille 102 points au classement ATP après sa très belle performance réalisée à l’Open 13 où il atteint les quarts de finale. Issu des qualifications, il parvient à passer le premier tour du tableau final contre Bachinger, puis s’offre le scalp du n°8 mondial, Mardy Fish avant de butter contre son compatriote Michael Llodra en quarts de finale. Aujourd’hui au repos forcé, et ce pendant trois semaines, Albano Olivetti nous a accordé un peu de son temps pour répondre à nos questions.

Entretien exclusif avec Albano Olivetti, la nouvelle sensation du tennis français.

Tennis Trotteur : Tout d’abord, félicitations pour ta très belle performance à l’Open 13. Que vas-tu retenir de cette semaine ? A-t-elle modifié ton programme pour les semaines ou mois à venir ?

Albano Olivetti : Je retiens de cette semaine l’énorme bonheur d’avoir battu Mardy Fish une fois la balle de match gagnée. J’avais prévu d’enchainer les Challengers dans la lignée de ce tournoi, mais suite à une déchirure des abdos que je me suis faite durant l’Open 13 je suis au repos forcé pendant trois semaines.

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T.T. : Tu es passé des tournois secondaires à un tournoi ATP 250 en peu de temps. Pourrais-tu nous en dire plus justement sur ce circuit ? Comment se déroule un tournoi Challenger ? As-tu déjà eu une mauvaise surprise en arrivant à un hôtel ou à un tournoi ?

A.O. : Le circuit Challenger se passe plutôt bien (beaucoup mieux que les futurs). L’année dernière, au Canada, je jouais Bobby Reynolds classé 130ème, et moi je gravitais vers la 600ème place. Et alors que j’ai eu une balle de set au tie-break du premier, l’arbitre, qui n’a pas entendu l’annonce du juge de ligne, a annoncé que j’avais gagné le set. Je suis donc allé m’asseoir et comme Bobby Reynolds a contesté, et qu’il n’avait pas forcément tord, on a du rejouer le point pour finalement perdre le premier set et le match 7-6 7-6.

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T.T. : Est-ce qu’il y a justement beaucoup de différences entre les tournois du circuit secondaire et des tournois comme Marseille ? Tant au niveau de l’organisation qu’au niveau du public ?

A.O. : Sur l’organisation, Marseille était vraiment très performant. Sur les Challengers que j’ai fait en Europe, en général, c’est pas mal non plus, même si ce n’est pas au niveau des plus gros tournois.

[Côté public], il y a un peu moins de monde sur les Challengers que sur les tournois comme Marseille, mais c’est déjà sympa.

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T.T : On a vu un très bon Albano Olivetti à Marseille en simple, mais il semblerait qu’il existe un autre aspect de ton jeu où un bel avenir t’attend : le double. Sur 9 finales jouées entre 2010 et aujourd’hui, tu en as remporté 6, dont une cette année au Futures de Schwieberdingen avec Elie Rousset. Penses-tu jouer plus de tournois dans ce domaine ?

A.O. : Je tente de jouer en double au maximum, même si le simple reste prioritaire. Malheureusement, c’est pas toujours facile d’avoir le bon timing avec les bons partenaires et de rentrer en Challenger. Mais j’espère faire une bonne carrière en double.

T.T. : En parlant de double, y-a-t-il un joueur avec qui tu rêverais de jouer ? Et au contraire, celui avec qui cela te dérangerait ?

A.O. : Avec Ivo Karlovic, parce que ce serait marrant de voir les réactions des adversaires

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T.T. : Depuis deux ans, tu évolues au CNE. Jean-Pierre, ton père, avait déclaré que cela vous revenait à 8000 euros par an, sans compter tous les frais que nécessitent les déplacements et les hébergements pour jouer les tournois. On sait que tu reçois des aides mais y-a-t-il eu parfois des moments difficiles, financièrement parlant ?

A.O. : Honnêtement, je m’en suis quasiment toujours bien sorti. Avant de rentrer au CNE, j’étais à l’Insep, et quand tu as moins de 18 ans, la Fédération t’offre une grande aide puisqu’il te paye tes tournois. Puis l’année où la Fédé payait un tout petit moins de chose (à savoir l’année dernière) j’ai pu gagner de l’argent en tournois et avec les matchs par équipe. Donc au final, grâce à l’aide de la Fédération, je m’en sors bien. Finalement, l’année la plus dure financièrement parlant, c’était celle avant d’intégrer l’Insep où mes parents ont investi de l’argent pour payer un coach.

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T.T. : Ton entraineur a déclaré à l’issue de ta victoire contre Mardy Fish que tu avais « no limit ». Qu’en penses-tu ?

A.O. : Déjà, ça me fait plaisir et j’espère qu’il a raison. Je pense qu’avec mon service je peux viser le top 100. Si j’arrive déjà à atteindre cette objectif, alors on avisera à ce moment.

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T.T. : Comme tout joueur de tennis qui se respecte, tu es rarement au même endroit semaine après semaine. Est-ce qu’il est parfois difficile de toujours voyager avec les mêmes personnes ? Et ce qu’il t’arrive de te rendre à un tournoi tout seul ?

A.O. : Le plus dur n’est pas de voyager tout le temps avec les mêmes personnes mais, par moment, c’est le fait d’enchainer les voyages. Quelques fois, j’ai l’impression de faire que ça. Ca m’arrive de temps en temps de me rendre à un tournoi seul, quand l’emploi du temps de mon coach n’est pas le même que le mien, et ça peut faire du bien de tout faire tout seul sur certains tournois.

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T.T. : Je suppose que tu es au courant de la réaction des Espagnols après les sketches des Guignols de l’info diffusés sur Canal +. Quel est ton avis sur le sujet ?

A.O. : Je pense que c’est un sujet sensible car l’Espagne a souvent été victime de cas de dopage, donc ça explique cette réaction. Maintenant, moi, je pense qu’il faut prendre ça à la rigolade et ne pas en faire toute une histoire. Après tout, les Guignols sur Canal+ chargent tout le monde sur tous les sujets et c’est pour cela qu’on trouve ça drôle.

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Pour finir, le petit « quizz-trotteur » 

Une chose qui t’agace lorsque tu es sur le court ? Les tricheurs

Un tournoi que tu rêves de gagner ? Wimbledon

Une « manie » que tu as l’habitude de faire avant un match ? Changer le grip de ma raquette

Un endroit pour partir en vacances ? Miami

Une chanson qui te motive ? More de Usher

Un film qui a marqué ton esprit ? Rocky

Un petit pêché mignon ? Légère gourmandise

Un mot que tu dis très souvent ? Ca mousse

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Merci beaucoup pour ta gentillesse et ta disponibilité. Nous te souhaitons un bon rétablissement et espérons te revoir rapidement sur les courts et ce, en pleine forme.

Entretien réalisé par Charlotte Ezdra. Photos prises par Virginie Jost.


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