ITF: Pablo Carreño inarrêtable


Absent une bonne partie de la saison 2012 suite à une blessure au dos, Pablo Carreño aurait difficilement pu mieux commencer cette nouvelle année. Déjà vainqueur de sept tournois ITF consécutifs depuis janvier, l’Espagnol connait une véritable renaissance.

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Pablo Carreño porte certainement en lui le futur du tennis espagnol. Né le 12 juillet 1991 à Gijon, le petit Pablo alors âgé de six ans a rapidement suivi les pas de sa grande sœur sur les courts du club de sa ville natale. D’une simple passion pour le tennis est née la possibilité de devenir joueur professionnel grâce à l’aide du CAR (Centro de Alto Rendimiento = Centre de haut niveau) de San Cugat (Barcelone). Et les efforts effectués pendant son enfance ont très vite porté leurs fruits. Grand amateur de terre battue comme tout Espagnol qui se respecte, son allure, mais aussi son coup droit de fond de court et sa rapidité de déplacement ne sont pas sans rappeler son idole, l’un des joueurs qui a marqué le début des années 2000 : Juan Carlos Ferrero. Un style de jeu qui permet d’ailleurs à Pablo d’atteindre le sixième rang du classement mondial en catégorie junior.

Des débuts prometteurs

Les choses sérieuses commencent en 2010. Alors âgé de 19 ans, l’Espagnol décroche son tout premier titre en Future avant de se hisser jusqu’à son premier quart de finale en Challenger à Meknes. Une performance qui l’aide à engranger un maximum de confiance avant de débuter une grande année 2011. Avec deux titres ITF en poche, les portes des Challengers s’ouvrent. Hors de question alors de laisser passer ces occasions. Après un quart de finale à Rome, puis une demie à Crémone, Pablo Carreño parvient à remporter son premier trophée sur le circuit Challenger lors du tournoi d’Alexandrie après s’être imposé en finale face à l’actuel 52ème mondial, Roberto Bautista-Agut. Quelques mois plus tard, l’Espagnol soulève un second trophée, cette fois-ci au Challenger de Come en décrochant des victoires sur Andreas Beck et Benoit Paire. Des performances récompensées par une nette hausse au classement en passant du 344ème (janvier 2011) au 136ème rang mondial (décembre 2011).

Un arrêt de plus de six mois

La belle ascension de l’Espagnol va pourtant être stoppée net. Les problèmes arrivent début 2012. Une vive douleur au dos l’empêche de jouer à son véritable niveau. Vainqueur d’un seul match sur huit joués, Pablo Carreño n’a plus le choix. En mars, l’opération est inévitable. Bien plus encore, la rééducation est longue et le joueur n’a pas d’autre choix que de patienter pendant sept mois avant de pouvoir retrouver la compétition. Redescendu à la 757ème place du classement ATP, le retour au plus haut niveau promet d’être long. « Ca a été un moment difficile car je vivais mon meilleur moment de ma carrière » a-t-il confié au quotidien sportif Marca. « Cela faisait déjà quelques temps que j’avais quelques douleurs au dos et je n’ai finalement pas pu éviter l’opération. La rééducation a été longue et je suis resté un peu plus de six mois sans jouer. J’ai dû repartir à zéro mais le plus important, c’est que je n’ai désormais plus de douleur ». Soutenu par sa famille, ses amis et son entraineur, Javier Duarte (surnommé « Dudu »), le jeune homme prend son mal en patience et travaille chaque jour pour retrouver le niveau qu’il avait atteint il y a un peu plus d’un an.

Huit tournois, sept titres!

Pablo Carreño Carthagène Et c’est une véritable résurrection que Pablo Carreño vit en ce début de saison 2013. C’est à Antalya, en Turquie, que tout recommence pour l’Espagnol. Sorti des qualifications, il atteint sans forcer la finale du tournoi où il s’incline face à Ilia Bozoljac. Depuis, le jeune homme n’a jamais été vaincu. Aucun de ses adversaires n’est parvenu à le stopper. Le natif de Gijon a en effet remporté trente-cinq rencontres consécutives et ajouter sept tournois ITF à son actif en un peu plus d’un mois. Une semaine après s’être incliné à Antalya, Pablo Carreño est en effet revenu en force en allant cette fois-ci jusqu’au bout, en simple où il s’impose face à Toni Androic (6/3 6/2), mais aussi en double aux côtés de Gerald Granollers-Pujol (le frère de Marcel), avant d’enchainer les victoires à Majorque, Murcie, Carthagène, Badalona et désormais Villajoyosa qu’il s’est adjugé dimanche  aux dépens de son compatriote Roberto Carballes Baena (6/3 6/7 6/3). Classé actuellement à la 330ème place mondiale, le jeune homme ne devrait pas tarder à retrouver le chemin des Challengers, et bien plus encore, en temps voulu…

Savoir attendre

Admirateur de Juan Carlos Ferrero durant sa jeunesse, Pablo Carreño aspire maintenant à suivre son propre chemin. « Pour arriver au plus haut niveau, je me fixe uniquement sur mon propre jeu. Il est évident qu’on essaie d’apprendre des plus grands joueurs mais le plus important est de se connaître soi-même et de savoir jusqu’où il est possible de progresser ». Et progresser sur un circuit en perpétuelle ascension est difficile. « Le physique prend de plus en plus d’importance. Hormis Bernard Tomic ou Grigor Dimitrov, ceux qui arrivent maintenant ont plus de mal à percer qu’il y a quelques années ». Mais l’Espagnol reste confiant quant au futur du tennis de son pays avec Roberto Carballes « un grand ami avec qui je partage mon entraineur et des sessions d’entrainements », Javier Marti qui est « à un pas de faire son entrée chez les plus grands » et, côté filles, Lara Arruabarrena qui prouve qu’avec « la qualité, les efforts et les entrainements, on peut concrétiser nos objectifs ».

Écrit par Charlotte Ezdra

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