Stuttgart: Première pour Fognini


L’Italien Fabio Fognini, 25 ans, s’est adjugé le premier titre ATP de sa carrière aux dépens de Philipp Kholschreiber sur la terre battue de Stuttgart. Un premier trophée glané en trois set 5/7 6/4 6/4 et un peu plus de deux heures de jeu.

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L’image est assez rare pour être soulignée. Fabio Fognini a soulevé un trophée. Le premier. Loin de l’image qu’il renvoit, pour la première fois de sa carrière le flegmatique Fogna est allé au bout. Tout au bout. « Enfin, après deux finales perdu, j’ai réussi à gagner. J’ai joué un très très bon tennis cette semaine, je suis vraiment content d’avoir gagné » s’est étonné le vainqueur, tellement il n’y croyait pas. Le problème était là. Pendant bien longtemps, Fabio Fognini n’y a pas cru, balançant ses matchs les uns après les autres. Et puis, José Perlas a accepté de l’épauler, il y a cru à sa place. Et tout a commencé.

Début 2012, José Perlas, ex-entraîneur, ex entraineur de Moya, Ferrero, Coria ou encore Almagro, tente le pari fou d’entraîner Fabio Fognini. « J’ai de la chance d’avoir José. Je fais de mon mieux pour essayer d’intégrer tout ce qu’il m’apprend. Il a tellement d’expérience. C’est la meilleure personne qui puisse m’aider à élever mon niveau de jeu. Quand il me donne une ligne de conduite, j’essaie de la suivre car j’ai la sensation d’avoir les armes pour exécuter ses ordres. Je lui fais confiance » reconnait Fognini avec le recul. Car comme l’admet le coach italien Claudio Pistolesi, « Si on ne le connaît pas, on a envie de l’étrangler ». Et pour cause, son air « je-m’en-foutiste » a vite fait d’en agacer plus d’un. Pourtant, malgré les apparences, Fabio Fognini est un joueur de talent, capable de coups fantastiques uniquement par la force de son bras. Rotation minimale des hanches et des épaules et déplacements limités sont ses maîtres mots, l’Italien semble s’économiser sur chaque point mais c’est comme ça. C’est ce qui fait sa force et c’est ce que José Perlas a tout de suite intégré. Ne cherchant pas à brusquer la nature du joueur, l’Espagnol l’a simplement aidé à se calmer, structurer son jeu et à croire en lui. Un an et demi après le début de leur association, le tandem est enfin récompensé par une victoire en tournoi.

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« J’étais concentré sur mon jeu et je me sentais frais physiquement ». Mené un set (5/7) à rien, Fognini n’a rien lâché. Profitant d’un mauvais jeu de service de son adversaire, l’Italien s’est adjugé le break d’entrée de deuxième set pour conserver son avance et égaliser à un set partout 6/4. Même scénario dans le dernier acte. L’Italien s’est même envolé 4/1 avant que Kholschreiber ne reprenne ses esprits. Mais avec un break d’avance, Fabio Fognini n’a pas laissé passer sa chance. « Il a joué incroyablement bien quand je menais 4/1. J’ai commencé à sentir beaucoup de tension mais j’ai quand même été chanceux. J’ai juste pensé à bien servir et m’accrocher. Ca m’a donné beaucoup de confiance ». Très lucide, Fabio Fognini n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers. L’Italien sait que la tournée sur ciment sera difficile. « J’espère pouvoir jouer comme ça sur dur ».

Le secret de Fognini à Stuttgart

En Allemagne, Fabio Fognini était accompagné par son coach José Perlas et sa petite amie Svetoslava Simeonova, mannequin bulgare de 32 ans. Son physio, Marc Boada n’avait pas fait le déplacement. Alors pour palier à l’absence de son préparateur physique, l’Italien s’est tout de suite mis en quête d’un remplaçant. Profitant de la présence de Toni Nadal à Stuttgart pour des actes promotionnels, il a mis a contribution les deux fils de ce dernier, Toni et Joan, pour réaliser ses étirements. Plus aucun doute. Au vu du dénouement du tournoi, ces petits ont véritablement de l’or dans les mains.

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(Photos: José Perlas)

Écrit par Adeline Auger

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