Bruguera: « Faire de Richard un meilleur joueur »


Pour Richard Gasquet, l’heure est venue de démarrer une nouvelle étape de sa carrière. A Montpellier, le Biterrois entame officiellement cette semaine sa collaboration avec son nouveau coach, Sergi Bruguera. L’Espagnol nous livre, en exclusivité, ses premières impressions sur son nouvel élève. Entretien.

Richard Sergi

Question : Comment est née l’idée de cette collaboration avec Richard Gasquet ?

Sergi Bruguera: C’est Sébastien Grosjean qui a fait toutes les démarches. Il m’a d’abord contacté pour me parler du projet et j’ai ensuite pris rendez-vous avec Richard pour que nous puissions nous rencontrer.

Q. Que vous a dit Sébastien Grosjean pour vous convaincre ?

S.B : Il n’a pas eu à le faire (sourire). La simple idée de travailler avec Richard me plaisait déjà beaucoup.

Q. Vous n’avez pas voyagé aux côtés de Richard sur les premiers tournois mais vous avez bien évidemment suivi ses résultats. Que retenez-vous de ce début de saison ?

S.B : Il n’a pas eu de chance. Il s’est blessé au niveau des côtes dès son arrivée à Doha et a dû rester 10 jours sans pouvoir s’entraîner. Ce n’est pas vraiment la préparation rêvée pour entamer une nouvelle saison. Mais pour quelqu’un qui est resté à l’arrêt pendant plus d’une semaine, il n’a pas fait un mauvais parcours en Australie. Il a réussi à passer deux tours avant de perdre un match accroché contre Robredo. Je pense sincèrement que s’il n’avait pas été blessé, il serait allé beaucoup plus loin car il joue vraiment bien.

Q. Richard a dit manquer de compétition début le début de sa saison et attendre le déclic qui pourrait enfin faire la différence. Ces deux points apportés en Coupe Davis face à l’Australie peuvent-ils constituer ce fameux déclic?

S.B : La règle numéro 1 pour tout joueur c’est de ne pas rester sur ses acquis. C’est déjà très bien d’être numéro 9 mondial mais pour pouvoir progresser, il faut aller chercher plus loin. Il y a toujours moyen de faire plus. Tout le monde peut travailler plus, tout le monde a une marge de progression.

Richard Sergi Bruguera

Q. Vous entamez cette semaine à Montpellier votre première semaine tous les deux…

S.B : Oui. (sourire)

Q. Quelles sont vos premières impressions?

S.B : Bien. Nous nous entendons très bien. Richard est quelqu’un de très agréable et de très discret, c’est très facile de parler avec quelqu’un comme lui. Tout se passe pour le mieux. Je l’ai trouvé très bien dès notre première rencontre à vrai dire. J’espère qu’il pense pareil de moi (rires).

Q. On a souvent entendu Richard complimenter le système de formation espagnol en comparaison au système français. La différence entre les deux est-elle vraiment aussi significative ?

S.B : Je ne sais pas. Peut-être qu’en France on attache plus d’importance à la technique. En Espagne, c’est plus l’esprit de compétition que l’on essaye d’enseigner aux joueurs. Le plus important c’est de gagner, pas la manière de le faire. Si on joue mal, on joue mal. Le travail que nous faisons se situe principalement au niveau mental, car la compétition c’est avant tout une histoire de mental. Bien entendu, nous travaillons aussi la technique mais je pense que c’est avant tout le travail mental qui prime chez nous.

Q. On a notamment pu se rendre compte de l’importance de cet aspect mental avec Stanislas Wawrinka. Lui qui disait ne pas se voir remporter un grand chelem a pourtant remporté le titre en Australie. Richard peut-il un jour prétendre à une victoire comme celle-ci ?

S.B : Je pense qu’il peut y arriver. Il a la motivation et le jeu pour. Bien entendu il faudra travailler dur mais s’il y a bien un joueur qui a la possibilité de le faire, c’est Richard. C’est difficile quand on voit des Nadal ou Djokovic dominer le circuit mais Richard a les armes pour y arriver.

Q. Avez-vous déjà établi votre calendrier pour la suite de la saison?

S.B : Pour l’instant, je vais suivre Richard sur tous les tournois indoor. Sébastien (Grosjean) prendra la relève pour Indian Wells et Miami et ensuite je m’occuperai de toute la saison sur terre battue.

Q. Quels sont vos objectifs pour cette année ?

S.B : Pour moi l’important c’est de faire de Richard un meilleur joueur. Je ne nous fixe pas d’objectif de classement. Nous allons travailler dur, faire de notre mieux et voir où tout cela nous mène.

Q. Vous faites partie de ses nombreuses légendes qui prennent aujourd’hui le parti de revenir sur le circuit pour coacher les meilleurs joueurs actuels. Quel regard portez-vous sur cette nouvelle tendance ?

S.B : C’est une très bonne chose. Toutes ces personnalités ont déjà fait tellement pour le tennis, ils connaissent parfaitement le jeu, il est évident qu’ils peuvent apporter un plus aux joueurs. Ils ont déjà vécu des situations difficiles, savent comment les gérer et savent ce qu’il faut faire pour arriver au plus haut niveau, chose qui n’est pas donnée à tout le monde.

 A Montpellier, propos recueillis par Charlotte Ezdra

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