Un jour à Barcelone


Jeudi au petit matin dans la capitale catalane, l’Open Conde de Godo se prépare pour les huitièmes de finale. Au lendemain d’une étrange journée qui a vu l’un des favoris de la compétition s’effondrer en la personne de David Ferrer, les organisateurs comptent encore sur Rafael Nadal pour aller jusqu’au bout. Mais à Barcelone, comme dans tout autre tournoi, il y a des matches, mais pas que.

Barcelona

Toni Nadal, piètre conducteur
En arrivant au bon moment à l’entrée principale, vous pourriez bien vous retrouver nez à nez avec ceux qui vont vous faire vibrer tout au long d’une journée. A pieds, en voiture, seuls ou accompagnés, c’est tout en décontraction que les joueurs arrivent au Real Club de Tenis de Barcelona. Et, si vous êtes vraiment chanceux, vous pourrez peut-être même apercevoir Toni Nadal au volant de la voiture privée de Rafael, qui a, soit dit en passant, bien du mal à passer la marche arrière. A tel point qu’une des barrières qui se trouvait devant le véhicule n’a pas résisté… Tonton Toni devrait peut-être rendre le volant à la petite amie du champion Majorquin, Xisca, qui parait-il, s’est mieux débrouillée lundi matin.

Carreño-Busta au rang de simple spectateur
Au détour d’une allée, non loin de l’entrée du court n°2, Pablo Carreño Busta, éliminé en simple et en double, a profité de son temps libre pour aller encourager son compatriote Iñigo Cervantes. Préférant rester sur un petit muret donnant sur le court, le pauvre espagnol a rapidement été rappelé à l’ordre. Eh oui, à Barcelone, joueur ou pas, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Résultat des courses, l’espoir déjà confirmé du tennis ibérique, a dû faire la queue comme tout le monde.

Des entrainements en toute discrétion
Loin des regards indiscrets, sur les courts privés du Real Club de Tenis, les ténors débutent leurs gammes. Après Nicolas Almagro, place à Fernando Verdasco sur le court 9. Face à son nouvel entraineur, Thomas Enqvist, le Madrilène donne tout ce qu’il a. Mais à vouloir en faire trop, le trentenaire s’y perd. Entre frappe trop puissante et manque de précision, l’ancien n°7 mondial a la tête des mauvais jours. Malgré quelques sourires en fin d’entrainement, la tension se ressent…et se confirmera quelques heures plus tard face à Nicolas Almagro.

Verdasco : « Un niveau proche de zéro »

Fer Conf
En conférence de presse, c’est le visage fermé que le vainqueur de Houston s’est présenté. Déçu par sa prestation, Fernando Verdasco ne cache pas avoir atteint aujourd’hui « un niveau proche de zéro ». Mais attention, la balle n’est pas tout à fait innocente. « Je n’ai pas eu de bonnes sensations. Je n’arrivais pas à jouer comme je le voulais. A Barcelone, la balle est plus lourde. C’était plus compliqué pour moi que pour lui ». Voilà donc le fin mot de l’histoire… Et Enqvist dans tout ça ? Pour le moment, l’aventure continue entre l’Espagnol et le Suédois, et ce sans pression aucune. « Je n’ai aucune pression quant à mes résultats avec lui. L’important, c’est la bonne entente entre nous deux ». On en saura plus à Roland Garros.

Almagro et le petit monstre

Nico1
On peut gagner un match et rester moins longtemps que le perdant en conférence de presse. C’est ce qui s’est passé pour Nicolas Almagro. Arrivé après son compatriote, l’Espagnol est resté moins de cinq minutes pour répondre à trois petites questions. Mais comme à son habitude, c’est dans la joie et la bonne humeur que le natif de Murcia s’est présenté. Lorsqu’un journaliste lui rappelle qu’un certain Gustavo Kuerten le place comme possible surprise à Roland Garros, Almagro a simplement répondu entre deux éclats de rire : « Oui on est très proche. On a l’habitude d’aller boire des bières ensemble ». Plus sérieusement, le jeune homme a bien conscience des opportunités qui se sont déjà présentées à lui Porte d’Auteuil. Seul problème : « un petit monstre » (Rafael Nadal), « qui n’a pas laissé grand-chose pour les autres ».

Robredo, si près du but

Tommy
Tommy Robredo peut s’en vouloir. Après la perte du premier set face à Marin Cilic, le Barcelonais, soutenu pour tout le public, a trouvé la force nécessaire pour revenir dans la seconde manche qu’il remporte au tie break. Relancé dans la partie, personne n’imagine que ce match peut lui échapper. Et pourtant, en salle de presse, c’est la consternation lorsque l’enfant du pays passe à côté de ses balles de match. « Tommy ! Non. Pas sur une balle de match bon sang ». Pourtant, il faudra faire avec. Après deux heures et 46 minutes de jeu, c’est bien le Croate qui l’emporte (7/5 6/7(3) 7/6(5)). « C’est ça le tennis » a commenté Robredo en conférence de presse. « Parfois tu gagnes largement et des fois, c’est plus serré. Aujourd’hui, le match m’a échappé de peu. C’est triste de perdre de cette manière et en plus à domicile ». L’avis de Marin Cilic ? Aucun. Après la défaite de Robredo, aucun journaliste n’a souhaité demander la présence du Croate en conférence de presse…

Nadal, enfin de retour ?

Rafa5
On ne peut pas dire que Rafael Nadal nous ait fait autant vibrer que les années passées depuis le début de la saison. Après une défaite amère en finale de l’Open d’ Australie, l’Espagnol a bien eu du mal à s’en remettre. Preuve en est avec son élimination en quarts de finale la semaine passée à Monte Carlo. Mais loin de tout ça, le Majorquin semble enfin se retrouver sur la terre battue catalane sous les yeux de sa petite amie. « Pendant mes premiers jours d’entrainement ici à Barcelone, ce n’était pas super. J’avais une bonne attitude et une bonne intensité dans mes coups mais quand on perd un match, ce dont on a besoin, c’est de jouer ». Et sa victoire face à Ivan Dodig en est la preuve. Dans des conditions de jeu défavorable à la tombée de la nuit et sous le vent, contre un redoutable adversaire, Rafa Nadal a su rester concentrer du début jusqu’à la fin pour s’en sortir rapidement. « J’ai franchi un cap. J’ai eu des sensations bien meilleures dans mes coups et dans mes mouvements. J’ai joué plus juste et plus détendu que la veille ». Reste à voir si cela continue aujourd’hui face à un autre test : Nicolas Almagro.

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Ecrit par Charlotte Ezdra

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