Souvenez-vous. Il y a deux ans, Tennis Trotteur vous dressait un rapide portrait de Garbiñe Muguruza. Aujourd’hui, l’hispano-vénézuélienne va tenter de poursuivre son incroyable aventure parisienne en défiant la tête de série n°7 de la compétition, Maria Sharapova. Mais en attendant, revenons sur cette jeune joueuse qui risque bien de nous surprendre pendant encore de longues années.
Quelle serait votre réaction si vous étiez amené à jouer contre votre idole ? Seriez-vous tendu ou au contraire, donneriez-vous tout ce que vous avez en vous pour tenter l’impensable ? Eh bien sachez que Garbiñe Muguruza a choisi la deuxième solution. Du haut de son mètre 82 et de ses 20 ans, l’hispano-vénézuélienne n’a pas tremblé face à Serena Williams lors du 1er tour de Roland Garros. Tel un ouragan détruisant tout sur son passage, la jeune femme n’a cédé que quatre petits jeux en une heure et quatre minutes. Le temps pour elle de devenir une redoutable adversaire dans cette compétition. Mais comment en est-elle arrivée à ce résultat ? Tout a réellement débuté il y a 14 ans lorsque Garbiñe, alors âgée de 6 ans, a quitté son Vénézuela natal pour rejoindre l’Espagne, et plus précisemment Barcelone. C’est là-bas, dans l’Académie de Sergi Bruguera, qu’elle a commencé à se former. « Son talent s’est vu dès le début » confiait l’ancien n°3 mondial au cours d’une interview accordée à El Pais. « On a rapidement compris qu’elle deviendrait une grande joueuse« . Et ce n’est pas Serena Williams qui dira le contraire. L’Américaine a en effet déclaré à la native de Caracas que si elle continuait à jouer comme ça, elle pourrait aspirer à gagner ce tournoi.
Une situation qui ne va pas arranger Garbiñe Muguruza. Née à Caracas, mais résidente à Barcelone depuis de nombreuses années, la jeune femme risque encore souvent d’entendre cette question ces prochains jours: « Pour qui comptes-tu jouer la Fed Cup? ». Si la réponse a souvent été: « je ne peux pas choisir entre père et mère« , Garbiñe devra pourtant prendre une décision avant le 1er octobre prochain. Mais pas question pour elle de se mettre la pression pour autant. « Je n’ai pas la sensation qu’ils (le Venezuela et l’Espagne) se battent pour moi. En vérité, ils ne m’en parlent pas. Ce qui compte pour moi, c’est qu’ils me respectent. Ils m’ont donné le temps nécessaire. Ils prennent soin de moi. C’est ça qui m’importe« . Pourtant, la 35ème joueuse mondiale a également précisé que si elle était amenée à jouer pour le Venezuela, elle deviendrait alors la meilleure joueuse de son pays et pourrait être soutenue par toute sa famille. Un point important qui, pour le moment, est le dernier de ses soucis. Eloignée du monde, (presque) sans téléphone ni internet, comme le lui a demandé son entraineur, l’hispano-vénézuelienne n’a qu’une idée en tête: poursuivre son rêve parisien. Et pour cela, il faudra franchir aujourd’hui une montagne russe en la personne de Maria Sharapova. « C’est une véritable compétitrice. J’essaie toujours de copier les gestes des meilleures (…). Face à elle, je n’aurais rien à perdre. Tout à gagner. Ce sera un énorme défi« . Mais pour gagner, l’outsider devra se méfier d’une rivale de taille: son irrégularité. « L’émotion que je ressens à chaque moment peut avoir raison de moi. Je peux jouer d’incroyables matches, mais je suis aussi capable d’en jouer des horribles. L’irrégularité, voilà le point sur lequel je dois travailler« .
Va-t-elle réussir à gérer l’ampleur de sa prochaine rencontre pour écrire une nouvelle page de sa belle histoire parisienne ou va-t-elle finir par craquer ? Rendez-vous à 11h pour le début de cette rencontre qui s’annonce d’ores et déjà passionnante.
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