Muguruza mise sous pression par le Venezuela


Il y a un mois, personne ne savait réellement qui elle était. En quinze jours, elle s’est fait un nom. Garbiñe Muguruza, véritable révélation féminine des Internationaux de France, se retrouve aujourd’hui confrontée à un dilemme qui la poursuit depuis plusieurs mois…

garbine mugu

Née à Caracas d’un père Espagnol et d’une mère Vénézuélienne, Garbiñe Muguruza joue depuis sa plus tendre enfance sous les couleurs de son pays d’adoption. Mais ses récents résultats pourraient bien changer la donne. Vainqueur de son tout premier tournoi WTA cette année à Hobart, et finaliste à Florianopolis, l’Espagnole a surtout fait parler d’elle pour son parcours à Roland Garros après avoir notamment battu Serena Williams au 2ème tour. Dès lors, la guerre froide entre l’Espagne et le Venezuela a repris. Entrainée dans l’Ecole de Sergi Bruguera à Barcelone, l’hispano-vénézuélienne a toujours profité des meilleurs équipements pour progresser. Mais aujourd’hui, la Fédération Vénézuelienne de Tennis (la FVT) compte bien, elle aussi, sortir le grand jeu. Conscient des moyens déployés par le tennis espagnol, Luis Contreras, président de la Fédération du Venezuela, a proposé au Gouvernement un Plan National de Développement pour ce sport. « Garbiñe Muguruza occupe tous les espaces publicitaires. Elle serait un modèle pour nous aider à mener à bien ce projet pour le tennis national« . René Fajardo, l’un de ses tout premiers entraineurs partage cet avis. « Ici, le tennis est au plus mal. Muguruza serait une inspiration pour tous » a-t-il déclaré aux médias. « Sa maman est native de Guatire (Venezuela) et son père est basque, mais tout ce qu’il a fait, il l’a fait ici, pas en Espagne (…). Je crois que Garbiñe va choisir le Venezuela« .

Si Garbiñe Muguruza venait effectivement à faire ce choix, la jeune femme risquerait de voir ses chances de remporter la Fed Cup ou les Jeux Olympiques en double s’amoindrir. Avec seulement deux joueuses classées au Venezuela, la carrière de la jeune femme changerait du tout au tout. Adriana Pérez, 227ème mondiale et 1ère du classement vénézuélien, n’est d’ailleurs pas certaine que demander de l’argent pour convaincre sa possible future compatriote de revenir soit une bonne idée. « Cet argent pourrait peut-être nous rendre service à nous qui sommes au Venezuela pour nous aider à obtenir les mêmes résultats qu’elle, d’ici quelques années« . Cependant, Perez ne cache pas que l’équipe nationale accueillerait les bras grands ouverts leur collègue et qu’elle serait d’une aide précieuse pour promouvoir ce sport. La principale intéressée n’a quant à elle toujours rien annoncé, si ce n’est que la décision de représenter le Venezuela ou l’Espagne « sera bien réfléchie« .

A consulter aussi: Bio Express N°8: Garbiñe Muguruza

Hobart: Grande première pour Muguruza

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Charlotte Ezdra

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